vendredi 18 avril 2008

Le cocktail indigeste : « On n’est pas couché »...

Si je recherche dans les programmes TV sur le web, une présentation du programme « On n’est pas couché » de Ruquier, je peux lire par exemple la présentation suivante :

Pour Programme.tv, Télé7jours et Télérama, c’est du divertissement classé dans les talk show : (C’est amusant de voir que ces trois sites proposent le même résumé)

« Les personnalités les plus diverses se succèdent sur le plateau de l'émission. Les invités s'amusent ainsi jusque tard dans la nuit et commentent avec décontraction les faits de l'actualité culturelle et médiatique. (>>>On se divertit donc dans la bonne humeur…)Les comparses de Laurent Ruquier viennent pimenter les discussions. Eric Zemmour provoque (>>>Bah oui même quand ça ne le mérite pas…) le débat avec son regard décalé. De son côté, Jean-Luc Lemoine relaie les questions les plus singulières des téléspectateurs. On comprend vite qu'il prend un vif plaisir à en inventer la plupart. Dans la bonne humeur, les invités évoquent évidemment leur actualité. Mais Laurent Ruquier ne manque pas de les épingler lorsque la «promo» devient un peu trop laudative. (>>>Ah bon ?) »

http://www.programme.tv/on-n-est-pas-couche-1048656.php
http://www.tele7.fr/tv/info/emission/24499436
http://television.telerama.fr/tele/emission.php?id=8763669

Les émissions de divertissement existent alors pour nous divertir…
C’est vrai qu’à la télévision, on « divertit » beaucoup…C’est tout un travail de préparation. Avec ses recettes, ses règles, ses systèmes de contrôle pour atteindre le package adéquat qui touchera l’audimat maximal… Et sans audimat, pas de publicité donc pas d’argent puis plus d’émission. Ca vous le savez tous.
Les chaînes de télévision finissent par établir des programmes en commençant par penser à l’audimat. Ils espèrent ratisser le plus large possible.
Cette recherche de profit met à mal la qualité de bien des programmes. Les émissions de divertissement justement (talk show, jeux, …) sont souvent à la fois les victimes et coupables de ce nivellement vers le bas.
Certains responsables aux commandes l’assument.
D’autres pas. Ceux qui n’assument pas vont tenter de nous faire croire à la possibilité d’ajouter une forme de respectabilité, de culture, de sérieux…entre deux blagues éculées.
Mais c’est impossible dans le cadre d’une émission de divertissement comme celle de Ruquier « On n’est pas couché ». Il y a trop de sujets différents, d’invités différents, à chaque émission pour espérer sérieusement aller au fond des choses. De plus, la nature même de ce type d’émission, de « divertissements » n’est pas structurée pour cela. Trop superficielle et sensible à l’audimat.
(à suivre)

mardi 15 avril 2008

( P A R E N T H E S E # 0 1 )

Quelque chose de bancal me titille dans cette émission (On n'est pas couché). Un petit tas de choses en fait. Un procédé pour nous servir un cocktail indigeste. La recette n’est pas si nouvelle et cela n’arrange rien. Pas même ce blog qui sort de la tête toute simple qui est mienne et tout simplement en plus. Je sais finalement ou déjà, bien que ce ne soit que le début, à quoi sert tout cela…C’était la parenthèse de 0h02…
Bon, le cocktail avec le dosage qu’on devrait éviter à la TV, le voilà : (à suivre)

samedi 5 avril 2008

Quelques explications sur l’enregistrement de l’émission de Ruquier « On n’est pas couché »…

« On n’est pas couché » est un faux direct.

L’émission est enregistrée chaque jeudi, soit deux jours avant sa diffusion le samedi soir.
Deux jours pour présenter un montage et prévoir l’impact.

Le déroulement de l’enregistrement est parfaitement orchestré.

Voici les étapes :

L’émission nécessite un public. De « moutons » de préférence.
Vous patientez sagement devant le lieu de tournage, c’est à dire au 82 boulevard de Clichy, dans le 18ème arrondissement, pendant au moins 30 minutes.
Ensuite, vous passez par le vestiaire juste avant de recevoir un sandwich de merde (en même temps, c’est gratuit et ce n’est pas un resto) parce que vous serez dans le studio jusqu’à 1h30 du matin. J’ajoute que des paris se jouent dans l’équipe technique pour savoir qui sera le plus proche de l’horaire retardé de la fin…Donc prévoyez de quitter les lieux vers 2h voir 2h30…
Entre la durée d’enregistrement et celle de l’émission vendue à France 2, on peut atteindre les deux heures de coupe donc.
Vous entrez sur le plateau qui s’avère comme toujours être plus petit que ce que l’on fait croire à la télévision.
En réalité, le décor où s’installent les invités, est « cheap », étriqué, et seulement beau à la TV. Les murs, les fonds, les pupitres, le sol, etc, tout est minimal et grossier. Bref, pour améliorer tout cela, on filme en longue focale, on utilise des objectifs grand angle, et autres effets…
La télé, c’est des paillettes. On ne le répète plus assez.

Des assistants vous placent sur les gradins étroits qui vous comprimeront toute la soirée. En général, ils mettent les vieux en haut, les jeunes en bas parce que souvent plus visible. Certaines émissions mettent les moches de côté…et les belles plastiques en vitrine plus en évidence. Summum du n’importe quoi…

Une fois tout le monde placé, une personne que l’on nomme un « chauffeur de salle » entre en action. Le micro en main, il commence votre apprentissage pour faire de vous le public parfait. Cette étape dure environ un bon quart d’heure.

Qu’est-ce qu’un public parfait ?

Un public qui fait ce qu’on lui dit de faire.
C’est à dire formaté à appliquer une réaction préfabriquée : Applaudissements, cris de joie, huées, standing ovation, danse, …
Si le public n’était pas à l’image, il est évident qu’il suffirait de rajouter en post-prod des rires ou autres réactions préenregistrés.
Mais on n’y croit plus à ça. Donc on invite des spectateurs et on les formate. Cela a l’air plus crédible pour le téléspectateur.

La partie avec le chauffeur de salle est pour ma part assez consternante et ridicule. Mais la méthode fonctionne sur 95 % du public. Peut-être certains espèrent se voir cinq secondes lors de la diffusion et en tirer une certaine fierté…je passe le niveau…

Le chauffeur de salle restera quasiment debout et visible tout le temps du public mais pas des caméras. Tel un chef d’orchestre, il lancera les applaudissements ou autres réactions.

Ensuite l’enregistrement commence dans le studio. Ruquier, professionnel et chef sympathique arrive, salue le public et commence à lire son prompteur. Tout est écrit à l’avance. Si ce n’est pas le prompteur, des fiches sous le nez ou l’oreillette permettront de procéder aux transitions entre les invités ou artistes.

Alors, pour la spontanéité, on repassera…

Voici des enregistrements sonores de quelques secondes :

Le "chauffeur de salle" en activité avant Ruquier pour apprendre à huer :
(Montez le volume)

Extrait Chauffeur salle Ruquier 3 avril 08

Document sonore 01 : Avant l'enregistrement de "On n'est pas couché", diffusion TV du 5 avril 2008. Le public est conditionné par le "chauffeur de salle".

Le "chauffeur de salle" vous apprend ici à applaudir quand il le voudra lors de l'émission :

Extrait 02 "Chauffeur de salle" de Ruquier 3 avril 08
Vidéo envoyée par srrmm

Document sonore 02 : Avant l'enregistrement de "On n'est pas couché", le public est conditionné par le "chauffeur de salle". Cette fois pour applaudir au doigt et à l'oeil...